Palaiseau - Les opposants au centre de rétention ne baissent pas les bras :
"NON AU CENTRE de rétention".
Sur les banderoles, le message est clair.
A Palaiseau, on ne veut pas d'un centre de rétention pour les personnes en situation irrégulière.
Alors que les travaux de construction viennent de démarrer rue Emile-Zola, une première manifestation a été organisée samedi matin à l'appel du Comité 91 contre le centre de rétention.
Aux côtés des sans-papiers, les militants d'Attac, de la LCR, de la CGT mais aussi quelques habitants ont défilé de la mairie à la sous-préfecture pour dénoncer " l'inacceptable ".
" Aujourd'hui nous sommes une cinquantaine, mais c'est un tour de chauffe, a expliqué Raymond Chauveau, secrétaire de l'union locale de la CGT. Nous savons que la population est derrière nous. Le maire n'a qu'à organiser un référendum pour faire pression sur le ministère. "
C'est en effet le ministère de l'Intérieur qui a décidé de construire un centre de rétention à Palaiseau, comportant 24 places, pour remplacer celui de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), vétuste et insalubre.
Un projet qui remonte à 1997.
" J'ai toujours refusé cette construction, assure le député-maire PS de la commune, François Lamy. J'ai tout fait pour convaincre le ministre de réexaminer le dossier. Maintenant, ce n'est plus de mon ressort. L'Etat impose ses choix. "
Les travaux viennent de commencer.
Reste que, pour le comité CGT des sans-papiers de Massy, la mobilisation ne doit pas faiblir.
" Un centre de rétention est un lieu inhumain qui ne règle en rien le problème de l'immigration, déplore Jeanne Davy, membre du comité.
Nous allons multiplier le tractage, il faut que ça se sache. "
Toujours opposés à ce projet, certains habitants sont pourtant gagnés par le fatalisme.
" On n'a pas le choix, regrette un riverain. Ici, tout le monde est contre mais notre avis n'est pas pris en compte. "
Du côté des sans-papiers, l'inquiétude est grande.
" Déjà que les arrestations sont de plus en plus nombreuses, mais avec un centre de rétention dans le département, nous ne serons plus à l'abri ", estime Nasser, qui a été régularisé depuis deux ans.
Selon le collectif départemental des sans-papiers, 2 000 personnes seraient en situation irrégulière en Essonne.
Par mois, une trentaine seraient arrętées et la moitié expulsées.
Une prochaine manifestation est prévue dimanche prochain.
Agnès Vives - Le Parisien , lundi 02 février 2004